AFRIQUE ET SUPERSTITION
Nos sociétés africaines sont souvent plongées dans des croyances tels les mangeurs d’âmes, les envoûtements…
Les échecs scolaires sont liés souvent à la jalousie d’une tierce personne qui a effectué un transfert d’intelligence d’un individu à un autre…
En ce début du XXIe siècle où la science est parvenue à expliquer rationnellement des phénomènes longtemps attribués au domaine métaphysique, l’Afrique quant à elle est encore restée attachée à certaines croyances. Loin de nous l’intention d’adopter une attitude iconoclaste (1), nous pensons qu’il est temps de nous arrêter sur certaines de ces croyances futiles, que nous pouvons aujourd’hui qualifier de superstitions, qui ont empoisonné psychiquement bon nombre d’Africains.
Si les gouvernements sont parvenus à tracer des frontières à l’effet d’enserrer des peuples sur des territoires déterminés, cela n’a pas eu pour conséquence de mettre une barrière tangible entre les croyances et les cultures. Si bien que de nombreuses sociétés africaines présentent, du point de vue historique, religieux et culturel des similitudes.
De la croyance à la superstition
Il est un fait qu’en Afrique nos sociétés sont de type communautaire. Et quand un enfant vient au monde dans une telle société, il appartient à la communauté de laquelle il reçoit une éducation. La vie de la communauté, son organisation sociale et son équilibre sont basés sur des croyances supposées ou avérées. Pour la plupart du temps, ces croyances tirent leurs sources dans des contes et légendes qui n’ont rien à voir avec une expérience directe.
Dans certaines sociétés, les enfants d’une même génération reçoivent une initiation dans une forêt dite sacrée dont le but est de faire d’eux des hommes. Il leur est dit-on transmis une connaissance issue d’une longue lignée qui, parfois ne manque pas de subir l’intervention des gardiens de la tradition. C’est ainsi que l’enfant grandit au milieu de multiples croyances. Bien souvent aucune question de la part de l’impétrant n’est possible, de peur de frustrer les initiateurs ou de provoquer le courroux des ancêtres. L’individu vit dans cette hantise. On lui parle de l’existence de certaines forces, des génies de toutes sortes, de système totémique, des sorciers ingénieux au mal qui, la nuit venue se transforment pour manger l’âme d’innocentes personnes ; et d’autres choses encore.
Dans mon village, situé au centre de la Côte d’Ivoire précisément dans la ville de Bouaké, il était formellement interdit de pêcher dans la rivière qui traversait le village. Cependant à la faveur de la guerre, des soldats ont fait de ces poissons de très bonnes soupes sans en ressentir le moindre mal…
De la perception irrationnelle du réelle
En Afrique, la perception du surnaturel semble tellement naturelle que c’est le naturel qui devient surnaturel. La conséquence en est que l’on cherche toujours à donner une explication irrationnelle à tout phénomène. Et lorsque aucune explication satisfaisante ne peut être donnée, l’on l’attribut aux humeurs d’un Dieu qui aurait subi une frustration suite à la violation d’une règle coutumière.
C’est ainsi qu’une épidémie qui frappe tout un village est considérée comme la sanction à une violation d’un système totémique. Depuis 1997 dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire, précisément dans la ville de Daloa, des cas d’ulcère de buruli (2) se sont déclarés, rendant invalides plusieurs enfants. Les populations locales ont attribué cette maladie à des sortilèges plutôt qu’à un microbe vivant dans les nappes d’eau à proximité des villages dans lesquelles se baignaient les enfants.
Au Burundi, l’on a assisté aux massacres d’albinos (3) à causes de certains de leurs organes qui dit-on procureraient la richesse.
Aujourd’hui, la mort subite d’un individu apparemment sain est attribuée à l’œuvre d’une confrérie de mangeur d’âmes ; que l’échec aux examens ou aux concours d’un candidat brillant est le fait soit d’une coépouse ou d’un oncle jaloux qui a confisqué les chances de celui-là.
Dans un souci de trouver une « raison irrationnelle » à de tels événements, l’on a souvent recours aux services d’un marabout, médium ou komian (prêtre africain), personnes souvent dignes de peu de foi, afin de confirmer le plus souvent nos soupçons. Il n’est donc pas rare d’entendre dire « je savais que c’était un tel qui est à la base de tous mes malheurs ».
Dans d’autres cas, il fallait permettre au défunt de désigner les auteurs de sa mort avant son enterrement. Ainsi, aujourd’hui encore dans bon nombre de villages africains, l’on porte le corps du défunt afin qu’il désigne les individus ayant causé sa mort…
Conséquences des superstitions
– Au niveau psychologique, nous assistons à une déformation de la réalité et à une déviation du comportement chez certaines populations au nombre desquelles figurent même des cadres qui refusent de fouler le sol de leur village natal, sous le prétexte qu’une certaine confrérie secrète va leur enlever leur âme.
– Au niveau social, tout échec est interprété comme l’action d’une main occulte : échec scolaire très souvent lié à un dysfonctionnement pédagogique, échec dans la réalisation d’un projet, le chômage…
– Au niveau du développement global de l’Afrique, les superstitions jouent un blocage très important. Car là où en occident la science à levé le voile sur certaines questions, l’Afrique en est encore à se poser des questions. Corollaire de ce qui précède, elle se retrouve dépassée par des découvertes qui auraient pu lui permettre d’amorcer un développement réel basé sur des connaissances certaines.
Nous pensons que le développement de l’Afrique doit commencer par un changement de croyance. Que cette croyance en quelque chose repose sur une expérimentation du phénomène, non sur des spéculations tirées de l’imagerie populaire.
Qu’il est aussi temps de sonder notre monde intérieur pour découvrir en nous-mêmes le potentiel divin qui nous fera connaître ce qui est RÉEL.
En résumé : si certaines croyances ont équilibré notre société, d’autres, plus nombreuses l’ont asservie. Et la diffusion de l’œuvre magistrale du Dr LEFEBURE au sein de cette nouvelle génération que nous constituons, brisera sans nul doute certains tabous mais aussi contribuera à l’éveil de toute l’Afrique et de l’Africain nouveau.
(1) Iconoclaste : qui attaque violemment les traditions établies.
Personne qui condamne le culte des images saintes, considéré comme de l’idolâtrie.
(2) L’ulcère de Buruli (UB) : maladie provoquée par l’infection à Mycobacterium ulcerans, fait partie des maladies tropicales les plus négligées, alors qu’il peut être traité. L’agent causal est de la même famille que les bactéries responsables de la tuberculose et de la lèpre.
(3) : L’albinisme est une maladie génétique. L’affection se caractérise par une non-pigmentation de la peau.
Phosphénisme © Extrait de « Univers Énergie Phosphénique »